Lily-Belle et La Mélancolie des sauterelles

Lily-Belle a un message pour vous au sujet de son dernier roman La Mélancolie des sauterelles.

Chères lectrices, chers lecteurs,
Il y a dix ans, j’ai écrit un roman. Ce n’était pas mon premier ; c’était mon quatrième. Je l’ai aimé de tout mon cœur, je l’ai écrit le plus vite possible, je l’ai regardé droit entre les mots une fois terminé.
Sauf qu’il n’était pas terminé.
C’était le premier roman à me souffler ça : qu’il faudrait y revenir, encore et encore, jusqu’à parvenir à le raconter comme il méritait de l’être. Le premier, aussi, à me souffler que j’aurais envie de le publier un jour. Quand je serais capable de porter cette histoire jusqu’au bout, capable de raconter ce qu’elle avait à me confier. Car ce qu’elle avait à me confier, c’était important.
Alors, j’y suis revenue. Encore et encore et encore. J’ai écrit et réécrit, effacé et capitulé, j’y suis revenue toujours, j’ai persévéré, j’ai écrit d’autres romans, et un jour, aujourd’hui, j’ai réussi. J’ai abouti ce roman : mes Sauterelles, comme je les appelle depuis le début.
Mes Sauterelles... La Mélancolie des sauterelles, désormais vôtre.
Vous écrire cette lettre est très étrange, car cela signifie que vous tenez entre les mains un livre qui a été mon compagnon de vie pendant une décennie entière. On se connaît bien, lui et moi. On s’est tout dit, on s’est accusés de ne pas être à la hauteur, on s’est pardonnés d’être imparfaits, on a pleuré ensemble, on s’est promis de se comprendre, on s’est compris enfin. Les barrières sont tombées les unes après les autres. Les personnages, d’abord lointains, sont devenus si proches qu’ils ont marché à mes côtés.
Arthur, Emma, Coralie, Apolline et Gaspard.
Derrière eux, les deux maisons, le champ, le chêne et les sauterelles.
Et le drame qui les a bouleversés.
Ainsi, il y a dix ans, j’ai écrit un livre, j’ai écrit un drame, j’ai écrit un deuil.
Aujourd’hui, je publie l’histoire d’Arthur, 20 ans - d’Arthur, 14 ans. Un roman teinté de solitude, de soleil et de poussière, d’une amitié qui chamboule par son implacable évidence, porteur des regards qu’on n’a jamais osé jeter au passé, car on le sait, celui-ci reviendrait tout détruire sur son passage si on lui en donnait l’occasion.
Il y a dix ans, comme aujourd’hui, j’ai écrit un premier pas vers la résilience.
Je suis très émue de le partager avec vous.
 
Lily-Belle